Procrastination
j'avais pris avec un certain sourire en coin le qualificatif
dont un de mes amis s’affubla il y a quelques temps lors de notre
correspondance dont la fécondité n’a d’égal que notre sens commun de la synthèse
lexicale.
il se disait procrastinateur.
en bon pouffeur que je suis face à de telles épithètes,
je dois l’admettre aujourd’hui, oui, j’ai
mea culpa.
or, comme dit le proverbe moldave, « qui pouffe d’icelui
sera pouffé à la nouvelle lune », je fus pris d’une angoisse au cours des jours
qui suivirent.
certes, cet ami procrastine puisqu’il l’admit avec
courage.
mais à mon tour, procrastiné-je ?
réponse devait être faite à cette question.
une recherche approfondie s’imposait.
j’ai ainsi découvert que le perfectionnisme était
très courant chez les procrastinateurs et que
« Ah ! si j’avais eu plus de temps mon truc il aurait
déchiré sa race ! » : un filtre pour se protéger de sa propre image de la perfection.
mon pote m’avouât qu’il en était à la façon d’un
coming out honteux.
mais en suis-je ?
eh bien oui ! je procrastine autant qu’il
procrastine.
que faire contre cela ?
une petite voix au fond de mon cerveau torturé me dit
« Rien à caguer ».
mais le perfectionniste rapplique sur sa mob’103SP
Kit Polini 80-carbu 19 et me dit qu’il faut s’en occuper.
finalement, je me dis que c’est déjà un bon début d’en
prendre conscience...
le jour où on atteindra les limites on s’en chargera...
putain !
je procrastine encore là !