distortion temporelle

tout à l'heure j'ai acheté des baklawa pour le dessert.
ma femme et moi, on adore ça.
les enfants, un peu moins.
et alors que nous en dégustions un aux noisettes et amandes, je faisais observer à ma femme qu'il y avait un bail qu'on en avait pas mangé. c'était au baptême de notre petite dernière il y a deux ans et demi.
et là ma femme me regarde interloquée et me dit :
- elle n'était pas née il y a deux ans et demi. la baptême, c'était en octobre de l'an dernier.

je me suis senti soudain comme happé dans un puits sans fond.
désorienté.
historien que je suis, j'ai toujours eu une excellente notion du temps qui passe.
et si ma femme ne m'avait pas repris, j'aurais pu me persuader mordicus que le baptême datait -genre- d'il y a dix ans.
et j'ai soudain compris d'où cela venait.
l'annonce de la maladie de nico datant de novembre, j'ai subjectivement vécu les huit derniers mois comme une éternité. une sorte de distortion temporelle où le temps m'a semblé s'écouler au ralenti.

même si on le sais par avance, c'est étrange de se rendre compte concrètement que le temps vécu n'est pas universellement égal.