de l'éphémère

lundi matin.
les boules me prennent en chemin.
ce genre de boules submergeantes quand tu fais le bilan du week-end et que s'ouvre une nouvelle semaine.

ne t'imagine pas que j'ai les boules de voir débuter une nouvelle semaine de boulot.
genre :
- comment ça va ?
- boh ! comme un lundi !

bien au contraire !
j'ai peur d'imaginer qu'il n'y en ait plus beaucoup de ces lundi.
je prends conscience de l'éphémère en même temps que mon rapport au temps se modifie doucement.
déjà il y a tes tonnes de choses que je ne peux plus faire comme avant. les travaux par exemple !
autant samedi a été formidable, autant dimanche a été une catastrophe. car même si moulouda prend soin, porte attention, moi, j'ai tendance à vouloir faire comme avant. je tire sur la corde et je le paye par des coups de fatigue monumentaux.
et qui déguste? moulouda bien sûr !
or, ce que je suis capable de faire aujourd'hui, serai-je capable de le faire demain ?

moulouda m'a avoué qu'elle apprenait à faire sans moi.
ça fait vraiment chier mais elle a raison.
de mon côté, je passe mon temps à évaluer ce qui m'épuise.
du coup, je cherche à m'économiser.
mais ça ne marche pas forcément parce que je culpabilise.
bref ! vas falloir qu'on ait une conversation sur ce sujet précis.

j'ai décidé de ne pas baisser les bras et de faire gaffe -de ne plus faire à tous prix des choses qui me crèvent- mais ce n'est pas pour donner le sentiment que je ne suis plus là.

moulouda en a marre et je la comprend ô combien !
son boulot, les enfants, l'inconnu de mon traitement et la vie qui doit continuer.
c'est épuisant.
et comme ce matin je prends conscience de l'éphémère à l'égard du boulot et de cette vie quotidienne, je pense à elle.

car elle est tout pour moi.
je voudrais tant que nous ne nous lâchions pas tant que nous pouvons nous tenir !