trois mois avec sursis !

jeudi dernier j'en menais pas large vusque j'avais un scanner.

je sais je me répète...
mais j'avais de bonnes raisons d'avoir les miquettes parce que le pneumothorax de noël laissait présager une évolution négative.
poumon qui se détache = bulle en périphérie.
bulle en périphérie = nodule qui se désagrège ?
nodule qui se désagrège ? = maladie qui reprend son développement ??

résultat : r.a.s.
la teuff !

en fait, c'est moralement que c'est le plus dur.
à chaque fois, ma famille et moi passons par une phase éprouvante.
et pour moulouda, ça devient insupportable.
on a tellement passé d'épreuves ensemble que toute cette merde l'épuise.
à chaque scanner, elle s’inquiète avec moi.
à chaque fois, elle doit se re-battre pour entrer dans un cycle moral expurgé des intenses pensées noires des jours qui ont précédé.
c'est éreintant.
j'ai peur qu'elle ne m'envisage plus autrement que malade.

nous avons essayé de passer outre. faire comme si ...
et c'est un échec.
alors je reprendrai le titre d'un film admirable : "la guerre est déclarée".
la maladie n'est certes plus là, vivante, mais elle continue de laisser des traces et de provoquer des dommages dans nos vies.

alors voilà,
si on ne me reprochera jamais vraiment d'être fébrile avant de passer mes scanners de contrôle, je me reprocherai de ne pas profiter de la vie avec les miens. j'entre en guerre contre moi-même pour ne pas ajouter la désespérance à l'inquiétude.
ça va réclamer un contrôle attentif de mes réactions.
mesurer mes propos.
laisser de côté les détails, l'accessoire, et consolider l'essentiel.
choisir la vie en fait.
c'est pas toujours facile, mais je dispose de trois mois avant le prochain scanner.
ça fait une belle fenêtre de tir pour démonter ce contexte qui nous plonge dans une ambiance quasi-schizo.

ça va chier !