l'été qui dure

et la chaleur aussi.
depuis le temps que je tiens ce blog, entre musique et maladie, je sais que les saisons pleines sont une petite épreuve au quotidien. l'hiver est toujours trop froid et l'été est toujours trop chaud.
alors, forcément, tous les matins, je tousse ma noisette de sang plus ou moins coagulé.
c'est fou comme on s'adapte !
il y a trois ans, cet état de fait m'aurait fait péter les plombs.
or, six pneumothorax et une chimio plus tard, je sais que je ne vais pas mourir demain.
ma capacité à passer d'un état à un autre est parfois hallucinante. même pour moi.
la douleur me rend âpre et tranchant. désagréable.
la douleur partie, j'oublie et je voudrais me dire que tout va bien, et que mon entourage fasse comme si de rien était.

d'autant que je sais que le stress est mon ennemi absolu.
dès que je monte dans les tours, la pression excessive fait péter la tuyauterie.
la vrai question que je me pose, c'est combien de temps vais-je pouvoir tenir ainsi ?
et moulouda ? les enfants ? peuvent-ils profiter de cette stabilisation qui dure ?
maintenant que mon père n'est plus là, je me pose aussi pas mal de question nouvelles.

car je me trouve étonnament bien ces temps-ci. physiquement et moralement.
s'il est des périodes où je me suis pas mal morfondu, entrainant ma famille dans un quotidien plein de tension, j'ai l'impression de parvenir à lâcher un peu de lest. c'est ce que je veux.

le 24 j'ai encore une scanner.
quelques jours sans y penser.

je bois pour calmer mes nerfs.
hier soir, je les ai tellement calmés que je ne pouvais plus bouger.
(joe e lewis)