de l'état desprit d'un type qu'il est malade

les choses doivent changer.

en douceur, même si la prise de conscience est souvent brutale.
je suis obligé de changer d'état d'esprit si je veux préserver ce qui, autour de moi, me fait tenir debout : ma famille.

en première phase, celle des mauvaises nouvelles et des premiers traitements, j'ai dû me centrer sur moi-même.
ce que j'ai pu écrire ici en atteste.
créer ou trouver du sens, avec un seul objectif : sauver ma peau.
ne pas sombrer moralement.
être dans la vie le plus possible.
en fait, faire que la maladie n'ait pas engendré la fin prématurée de ma vie, mais plutôt, continuer à vivre autrement avec la maladie.

voilà un an que ma deuxième chimio s'est terminée avec fracas.
un an d'une relative tranquillité en raison d'un mode de vie adapté à la maladie. tous les trois mois, le suivi oncologique à paris se passe bien.
on a fait un putain de road trip en allemagne cet été !
certes quelques alertes mais finalement, à moins d'une catastrophe, on a à peu près fait le tour du problème et on sait quoi faire en cas de pépin.
donc le physique est géré.
ça va quoi !

cependant, j'ai constaté avec tristesse que psychologiquement, j'étais devenu totalement auto-centré.
ma fatigue, ma douleur, ma disponibilité, mon point de vue, mes idées ...
j'ai déjà un logiciel de base prompt à une forme d'égoïsme. mais là franchement, fallait que ça bouge.
ça devenait insupportable pour mon entourage. pour moulouda surtout.

j'ai donc pris du recul avec moi-même.
car en fait, personne autour de moi ne nie le fait que je suis parfois très faible.
je n'ai donc pas besoin de plus prendre soin de moi que ne peuvent le faire tous ceux qui m'entourent et m'aiment.
de la grandeur d'âme que diable !
j'ai réglé bien des choses ces dernières années et je m'apercois qu'il me reste encore un putain de chantier à traiter : mon état d'esprit.
un vrai boulot à faire sur moi.
trouver un équilibre, une place, une position et faire avec les qualités qu'il me reste plutôt que vivre à l'économie.