épicier

j'ai failli devenir épicier.

le vrai.
le mouloud ouvert à l'heure qui va bien pour dépanner du paquet de sucre, de la bouteille d'huile ou du kilo de farine. et pas cher en plus. quand je dis pas cher, je veux dire pas du vol. parce qu'il faut bien faire sa marge.
c'était quelques temps après la soutenance de ma thèse ...

donc oui, j'ai failli être épicier.
en fait, je l'ai été pendant huit mois.
sauf que je n'étais pas le patron.
ma femme aussi était de la partie.
pendant six mois, on a bossé comme des ânes pour maintenir le magasin à flot.
que dis-je à flot ?
on a déchiré !
le premier mois, on a fait grimper la fréquentation de 70% et le chiffre d'affaire de 40%. et ça a continué pendant les premiers mois. on avait plein d'idées qu'on mettait en pratique. ça marchait bien.
lever 4h00 pour aller se fournir chez les grossistes, sélectionner les fruits et les légumes qu'on présenterait aux clients le matin même.
et bien que l'on ne pouvait avoir que très peu de jours de congés, on se plaisait.
on a même pensé monter notre propre affaire. on s'est mis en recherche d'un fond de commerce.
le temps de mettre un peu d'argent de côté et on se serait lancé...

sauf qu'on n'était pas les patrons. ça je te l'ai déjà dit.
et ce patron c'était un fin con. un naze, classique dans ce milieu, qui confond chiffre d'affaire et bénéfices.
bilan, dès qu'on faisait rentrer de l'argent, il le dilapidait dans des actions qui feraient se pendre un gestionnaire.

un seul exemple te suffira pour comprendre :
pendant des semaines, je lui ai dit qu'il était plus avantageux de se fournir auprès des producteurs plutôt que de passer par des grossistes. Un jour, il y est finalement allé. sans moi. au lieu de toucher la salade à 0.50€, il l'a eu à 0.25€ l'unité. Ce con en a acheté 100 !
Au bout de cinq jours, on en avait jeté la moitié et on a dû faire une promo pour écouler ce qu'il restait.

Inutile de te dire qu'il a bouffé la grenouille.
sauf que nous, on a réussi à se barrer deux mois avant que ça arrive.
une expérience.
c'était quand même sympa.

Comments

[M. Zob]

Ha ça me rappelle une histoire de cinema....ouiiiiiii ça me revient "le fils de l'épicier" mais lui il était patron, enfin "salarié" du père malade donc de fait patron mais vu que son père étant vraiment fatigué il est devenu patron...enfin c'est la morale de l'histoire.
Je te raconte pas l'histoire d'amour avec sa copine dans l'épicerie ni les beaux paysages de notre France profonde qui vont avec.

Comme quoi la vie est toute faite pour certains....une sorte de vocation? (ha j'adore ce mot, de la foutaise...)

Zobi